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    Le gisement de la Green River tient son nom de la rivière qui traverse trois états des Etats-Unis d’Amérique : le Colorado, l’Utah et le Wyoming. Dès le Crétacé les mouvements tectoniques ont commencé à soulever les Rocheuses, créant entre elles quelques lacs. A l’Eocène il y a dans les montagnes au moins trois lacs de ce genre que l’érosion comble progressivement avec les sédiments ravinant des reliefs alentours. Les sédiments de la Green River permettent de repérer couche après couche les saisons sur près de 6 millions d’années, mais la zone la plus fossilifère, dans le Wyoming, couvre une fourchette d’environ 4.000 ans durant l’Eocène il y a 48 millions d’années.  Le gisement fut découvert par les premiers missionnaires et explorateurs dans les Green River Form Mapannées 1840’s, il fut par la suite étudié par des paléontologues tel que Cope, bien connu pour la « guerre des os » qu’il menait contre Marsh. La sédimentation extrêmement fine de cette formation a permis une conservation exceptionnelle de la flore et de la faune, les poissons conservant par exemple les parties molles qui ne se fossilisent que difficilement. L’analyse de la faune (crocodiles, tatous, serpents, chauve-souris, oiseaux, insectes, poissons divers…) et de la flore (Sycomores…) a permis de dire que le climat devait être humide et doux, sans gel. Les nombreux fossiles de poissons complets soulèvent une interrogation: en effet en temps normal un poisson mort remonte à la surface, il est attaqué par différents charognards ou se décompose et au final seuls les éléments cartilagineux peuvent tomber au fond de l’eau et éventuellement se fossiliser. Il est possible qu’une baisse de température ait été suffisamment faible au moment de la mort des poissons pour qu’ils ne gonflent pas et tombe au fond du lac. Si le lac était suffisamment profond, le poisson mort a pu être enseveli dans un milieu pauvre en oxygène et donc en bactérie : il a ainsi été préservé. Des fossilisations répétées de ce type sur 4.000 ans laissent entendre que le climat ne cessait de changer. Les deux poissons présentés ici sont des Priscacara liops, une des espèces les plus communes de la Green River Formation. Le Priscacara, dont le nom signifie « tête primitive », ressemble assez à la Perche-Soleil avec ses fortes épines dorsales et anales. Il existe deux espèces de  Priscacara : les liops comme ceux présentés ici, qui ne dépassaient pas 15cm, et les serrata, plus rares et plus grands. Les Priscacara se sont éteint au Miocène, mais certains soupçonne un cousinage avec les Cichildae actuels. Sur les spécimens présentés ici le niveau de conservation est tout à fait remarquable, sur le second spécimen il ne manque qu’un morceau de la nageoire caudale (néanmoins délimités par le préparateur). Les détails des squelettes et la préservation complète de ces spécimens en font de bons représentants de la richesse de ce gisement.

     

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    Au Jurassique, et plus précisément durant le Toarcien(183 / 175 millions d’années environ), la France est entièrement immergée exception fait du Massif Armoricain, d’une partie du Nord et de quelques îles au niveau du Massif Central. Le climat est alors chaud et humide, de type tropical. Sur les îles dominent les dinosaures, les airs sont le domaine des ptérosaures et dans les mers pullulent des gastéropodes, des brachiopodes, des échinodermes et bien entendu de nombreux céphalopodes : bélemnites, nautiles et ammonites. Ces derniers ont permis le développement de grands prédateurs, des reptiles marins comme les plésiosaures ou les ichtyosaures. Bien que leur allure rappelle le dauphin, les ichtyosaures n’ont aucun lien de parenté avec eux.  D'ailleurs, les premiers sont des mammifères alors que les seconds sont des reptiles (ichtyosaure signifiant « poisson-lézard »). Les ichtyosaures apparaissent un peu avant les dinosaures, il y a environ 250 millions d’années, il s’agit de l’adaptation d’un reptile terrestre retourné à la vie marine. De ce fait, et contrairement aux poissons, les ichtyosaures respirent avec des poumons et doivent régulièrement monter à la surface pour prendre une bouffée d’air. Ce reptile marin était vivipare, il se nourrissait de bélemnites et d’ammonites. Bien que cela ne soit pas visible sur la photographie, il est intéressant de voir que la gangue de la  vertèbre venant d’Airvault (ci-dessus) renferme des fragments de ces deux espèces de mollusques qui lui servaient de garde-manger. On estime que certains ichtyosaures pouvaient traquer leur proie avec une relative vélocité, atteignant les 40 km/h. Celui-ci, trouvé à Airvault,  vivait en bordure de la grande île que l’on appelle « Terre armoricaine » : il chassait dans une zone de haut-fond (faible profondeur) hérissée d’écueils granitiques. On remarque que cette vertèbre est beaucoup plus grosse que celle découverte à Essey-lès-Nancy (ci-dessous), une différence de taille qui ne s’explique pas forcément que par l’âge de l’animal. En effet, l’ordre des ichtyosaures regroupe un grand nombre d’espèces diverses et variées avec un large éventail de tailles moyennes de un à dix mètres. Cette grande diversité n’empêchera toutefois pas l’extinction des ichtyosaures il y a environ 90 millions d’années pour des raisons encore mal connues (peut-être la concurrence d’autres prédateurs).

     
     

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    Deltadromeus Agilis est un des grands prédateurs qui peuplaient le nord de l’Afrique à la fin du Crétacé, il y à environ 95 millions d’années. Il a côtoyé d’autres grands théropodes comme le Carcharodontosaurus saharicus, et peut-être le Spinosaurus. Pouvant dépasser les 13 mètres de long, pesant aux alentours de 3,5 tonnes, le Deltadromeus n’en était pas moins un excellent coureur comme le laissent penser ses pattes particulièrement fines. Sa vitesse et ses dents acérées, adaptées pour déchirer la chair, en faisait un grand prédateur.


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    Cette dent découverte à Taouz, au Sud-Ouest du Maroc, est celle d’un Spinosaurus. Le Spinosaure est un grand théropode du Crétacé (de l’Albien au Cénomanien, il y a environ 110 à 97 millions d’années) connu par quelques éléments de squelette qui ont permis la reconstitution théorique de l’animal avec une taille estimée de 15 à 18 mètres pour 5 à 6 mètres de haut et un poids de 12 à 19 tonnes. Les ossements découverts par Ernst Stromer, qui décrivit l’espèce en 1915, ont hélas été totalement détruit lors d’un raid aérien contre Munich durant la Seconde Guerre mondiale. Depuis, et notamment dans les années 1970’s, d’autres fossiles de Spinosaures furent découverts du côté de Taouz, puis par la suite en Tunisie, en Algérie, au Niger… Le dos du Spinosaure se caractérise par une hypertrophie des épines neurales des vertèbres dorsales, ce qui sous-entend la présence d’une crête dorsale. Le débat n’est pas clos quant à la nature de cette crête, certains comme Stromer estiment qu’il devait s’agir d’un voile de peau, mais pour d’autres comme Bailey il est aussi possible qu’il s’agisse d’une bosse de muscle. Cette hypertrophie des épines neurales des vertèbres dorsales est à l’origine du nom de ce dinosaure : « spina » signifiant « épine », et « sauros » bien entendu « reptile ».  L’autre caractéristique du Spinosaure est un crâne avec un museau très étroit qui n’est pas sans rappeler celui des crocodiles. La similitude porte également sur la forme des dents et très certainement sur le mode de vie. Tout porte à croire en effet que le Spinosaure était au moins en partie piscivore : des narines très en arrières près des orbites lui permettait de plonger le museau dans l’eau ou de nager sans être gêné. Ses dents coniques et faiblement dentelées, la finesse de son museau, plaident également pour un régime piscivore. Des écailles et dents de poissons attaqués par les stucs gastriques découverts dans l’estomac d’une espèce proche (Baryonyx) semblent valider cette hypothèse. Toutefois cela n’exclu pas d’autres modes d’alimentation, l’estomac du Baryonyx contenant également les restes d’un petit dinosaure (Iguanodon). On a également retrouvé une vertèbre de ptérosaure perforée par une dent de spinosaure. Une alimentation piscivore expliquerait aussi la surreprésentation dans cette région des grands carnivores par rapport aux grands herbivores : certains comme le Spinosaure avaient semblent-ils trouvés leur garde mangé dans une autre niche écologique. La technique de chasse de ce dinosaure reste encore mystérieuse, longtemps considéré comme un animal tout à fait terrestre on commence à le voir comme probablement semi-aquatique. A vrai dire on ne sait même pas s’il était bipède ou quadrupède, les deux hypothèses ont été soulevées et aucun membre postérieur ou antérieur n’ayant été découvert à ce jour il est impossible de trancher bien que la comparaison avec Baryonyx laisse penser que la bipédie est possible.


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  • Trimarginites trimarginatus des Lourdines

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